Pin maritime vs Douglas : comparatif terrasse bois
Quand on pense “terrasse bois”, beaucoup se projettent sur l’ipé ou un autre exotique. En réalité, la majorité des projets se décide entre deux essences locales : le pin maritime et le Douglas. Deux matériaux accessibles, disponibles, mais pas interchangeables.
Le pin, clair, veiné, facile à trouver. Le Douglas, rosé, plus dense, un peu plus chic. Sur le papier, ça a l’air simple. En pratique, non. L’un grise vite, l’autre bouge moins mais demande tout de même un minimum de suivi. Et puis il y a le budget, la tolérance à l’entretien, la façon dont vous vivez la terrasse (famille, piscine, petits apéros qui durent).
Bref, il faut trancher. Pas à l’aveugle. Ici, on compare l’esthétique, la tenue réelle (pas celle des brochures), le prix et des conseils d’usage. Si vous hésitez encore une fois l’article terminé, jetez un œil à notre guide global pour voir l’ensemble des options (exotiques, composite, pose, entretien) : Quel bois choisir pour sa terrasse.

L’esthétique : veinage, teinte et rendu final
Pin maritime : clair, veiné, chaleureux… au départ
Le pin maritime sort clair (jaune-miel selon les lots), avec un veinage marqué et des nœuds visibles. C’est son charme. Une terrasse familiale, un jardin simple : le rendu “nature” fonctionne tout de suite. Le revers ? Il grise vite en plein soleil, parfois dès le premier été. À l’ombre, l’humidité laisse une patine verdâtre si on ne nettoie pas. Ça surprend la première fois. Non, ce n’est pas “sale”. C’est le bois qui vit.
Au toucher, c’est agréable pieds nus au début. Avec le temps, selon la pose et l’entretien, de petites échardes peuvent apparaître. Rien d’insurmontable : un coup de ponçage local, et on n’en parle plus.
Douglas : rosé au départ, patine plus douce
Le Douglas se reconnaît à sa teinte rosée-abricot au départ. Chaleureux sans être sombre, il s’accorde très bien avec des façades claires et les architectures contemporaines. Les nœuds sont présents mais souvent moins “voyants” qu’en pin. En vieillissant, la patine est plus linéaire : oui, il grise lui aussi, mais de façon plus homogène, moins contrastée soleil/ombre.
De près, au fil des saisons, on observe des gerces (micro-fentes) : normal pour un résineux. De loin, l’ensemble reste “propre”. C’est l’une des raisons pour lesquelles certains préfèrent son rendu à moyen terme.
Micro-digression (courte) : la première année trompe beaucoup de monde. Personne ne garde la teinte “sortie d’atelier” sans protection. La vraie question, ce n’est pas si ça grise. C’est comment ça grise.
La tenue dans le temps et l’entretien
Pin : bois tendre, suivi indispensable
Le pin maritime est traité autoclave pour l’extérieur (classe d’emploi adaptée). Il tient. À condition que la structure soit sérieuse : lambourdes dimensionnées, entraxes raisonnables, ventilation sous lames, pente réelle (1–1,5 %) vers l’extérieur. Quand ces bases sont bonnes, le bois vit “normalement”.
Entretien : un nettoyage eau claire + brosse chaque printemps, et un saturateur si vous voulez conserver une teinte chaude. Sans saturateur, il grise vite. Avec, il grise moins et “boit” moins l’humidité. Côté durée, on lit souvent 15 ans. Dans la vraie vie, avec un usage familial, une pose correcte et un minimum de suivi, comptez 7 à 10 ans confortables avant de parler de vraie reprise.
Phrase qui claque : le pin pardonne moins les économies sur la structure. Non, un entraxe trop large ne “tiendra pas pareil”. Vous le verrez.
Douglas : un cran au-dessus, mais pas immortel
Le Douglas se tient mieux. Plus dense, plus nerveux, il accepte parfois un entraxe un peu plus généreux (restons raisonnables). À l’usage, on voit moins d’affaissement entre lambourdes, moins de tuilage. Il grise aussi et gerce logiquement, mais la perception globale reste “propre” plus longtemps.
Même entretien que le pin : drainage et ventilation impeccables, brossage, saturateur si vous tenez à la couleur. Sur la durée, la théorie parle de 15–20 ans ; constaté sur des projets comparables avec entretien normal : 10–12 ans tranquilles.
Annoncé vs constaté (honnêtement)
Pin maritime : 15 ans annoncés → 7–10 ans constatés (structure + entretien OK).
Douglas : 15–20 ans annoncés → 10–12 ans constatés (structure + entretien OK).
La science dure du terrain : la structure prolonge la vie plus que la lame elle-même. C’est moins glamour qu’une photo, mais c’est ce qui fait la différence.
Le budget et la disponibilité
C’est souvent là que tout se joue.
Pin maritime : le plus économique. En prix posés (fourniture + pose), on voit fréquemment 120 à 150 €/m² si la structure reste simple et l’accès chantier correct.
Douglas : un cran au-dessus. En pratique, 140 à 170 €/m² posés dans beaucoup de cas. Sur 40 m², l’écart devient visible sur la ligne totale.
Approvisionnement : pin des Landes et Douglas hexagonal (Massif central, Vosges) → circuits relativement courts. Est-ce “plus écolo” ? Ça dépend de la gestion forestière, du traitement, du transport… mais en cohérence locale, on y gagne.
Aparté franc : si le budget est serré, mieux vaut un pin sur une structure irréprochable qu’un Douglas sur une structure “tirée”. Vraiment.
Conseils pratiques selon l’usage
Terrasse familiale (repas, enfants, vélo qui traîne)
Pin : très bien si vous acceptez un peu de maintenance. Les petites échardes qui arrivent parfois ? Un coup de ponçage local suffit.
Douglas : plus “costaud” au quotidien, patine plus homogène. Même entretien de base.
Autour d’une piscine (chlore ou sel)
Résineux = OK, mais gardez à l’esprit que l’eau revient tous les jours. Ventilation sous lames impeccable, pente réelle et visserie inox A4 si piscine au sel. Le Douglas vieillit visuellement mieux que le pin ici. Pour des plages très sollicitées, pensez aux exotiques (ipé, cumaru) : ce n’est pas l’objet de l’article, c’est juste honnête de le mentionner.
Petit jardin ou cour urbaine (ombre, murs proches)
Pin : plus sensible à la mousse et au gris rapide. N’attendez pas le deuxième hiver pour la brosse.
Douglas : patine plus homogène. Dans les deux cas : pente, chemins d’eau dégagés, air qui circule. Sinon, ça se paye.
Grande surface (30–60 m²)
La différence de prix par m² pèse davantage. Un pin bien structuré est rationnel. Si le budget suit, le Douglas donnera un rendu plus stable et plus “calme” visuellement à moyen terme.
Cas à Bordeaux en Gironde
Climat océanique : pluies marquées au printemps/automne, humidité régulière, UV solides l’été. Concrètement : le grisaillement arrive vite en plein soleil, la mousse s’invite dans les zones ombragées ou peu ventilées, et les pentes insuffisantes se repèrent dès le premier hiver.
Pin maritime à Bordeaux
- Idéal pour de grandes surfaces familiales à budget maîtrisé. Soyez régulier : brossage au printemps, saturateur si vous tenez à la teinte. Sur 6–12 mois, attendez-vous à des contrastes visuels entre zones soleil/ombre.
Douglas à Bordeaux
- Patine plus douce, rendu plus homogène au bout d’un an. Le bois vit (gerces, gris), mais l’ensemble “reste propre” plus longtemps. Entretien identique : propreté, évacuation de l’eau, saturateur si besoin.
Deux règles locales qui changent tout
Pente réelle (1–1,5 %) + ventilation sous lames. Non négociable.
Visserie inox A2 minimum ; A4 près des piscines au sel et en zones d’embruns.
Pour un avis selon votre quartier ou votre commune :
Terrasse bois à Talence
Besoin d’un chiffrage propre ? /devis/. Un relevé terrain évite des années de regrets.
En résumé : Pin ou Douglas ?
Allons droit au but.
Esthétique
Pin : clair, veiné, nœuds visibles. Effet “campagne”. Grise vite, contrastes marqués soleil/ombre.
Douglas : rosé au départ, patine douce et homogène. Look plus “calme” à moyen terme.
Tenue / Durée
Pin : 7–10 ans confortables (structure + entretien OK).
Douglas : 10–12 ans réalistes (mêmes conditions).
Budget posé
Pin : 120–150 €/m² (porte d’entrée).
Douglas : 140–170 €/m² (compromis).
Entretien
Même base pour les deux : brosse, chemins d’eau dégagés, ventilation. Saturateur si l’on veut garder la couleur.
Différence visuelle : le Douglas choque moins vite au vieillissement.
Conseil final
Budget serré → pin avec structure irréprochable. Budget un peu plus large → Douglas pour un rendu plus stable et homogène. Le reste se joue sous les lames. Toujours
FAQ
Pin ou Douglas : lequel est le plus durable ?
Sur le papier, on lit 15–20 ans. Sur le terrain, avec une pose correcte, une pente réelle et un entretien normal : Pin 7–10 ans, Douglas 10–12 ans. La structure (lambourdes, entraxes, ventilation) pèse autant que l’essence.
Le Douglas grise-t-il aussi vite que le pin ?
Il grise lui aussi, mais souvent plus lentement et de façon plus homogène. Le rendu “ça se salit” est moins brutal. Un saturateur garde une teinte chaude si vous y tenez.
Quelle différence de prix entre pin et Douglas ?
En prix posés courants : pin 120–150 €/m², Douglas 140–170 €/m² (structure simple, accès chantier normal). Sur 40 m², l’écart se voit sur la ligne totale.
Pin ou Douglas autour d’une piscine ?
Les deux sont possibles, mais soyez strict sur ventilation, pente et visserie (A4 en piscine au sel). Visuellement, le Douglas conserve plus longtemps un aspect “propre”. Pour une plage très sollicitée, l’ipé reste une valeur sûre.
Faut-il forcément un saturateur ?
Non. Si vous acceptez le gris naturel, un brossage suffit souvent. Le saturateur sert à garder la teinte chaude et à retarder l’absorption d’eau. Une ou deux fois par an selon l’exposition.
Pose sur plots : aussi solide qu’une dalle ?
Dans la majorité des cas, oui, si c’est bien fait : géotextile, plots réglables dimensionnés, lambourdes alignées, pente réelle, ventilation. La dalle reste utile pour les charges lourdes et certains sols.