Bois exotiques pour terrasse : Ipé, Cumaru, Teck - comparatif

On nous demande souvent : “On part sur de l’exotique ? Ipé ? Cumaru ? Teck ?”
La vraie question n’est pas là. La vraie question, c’est chez vous : soleil d’ouest, vent du soir, bassin au sel, oiseaux au petit matin, enfants qui roulent leur trottinette. Une terrasse, ça vit. Elle grise. Elle marque un peu. Elle sèche, elle boit, elle rejette. C’est normal. Tant mieux même. Ce qui compte : tenir dans le temps et assumer son rendu.

Avant d’entrer dans le dur, un point simple : tous ces bois exotiques grisent dehors. Ils grisent. Et ils grisent vite les premières saisons. Si vous aimez la teinte brune comme au catalogue, il faudra l’entretenir (correctement, pas à grand renfort de karcher). Sinon, laissez-le vivre : un gris propre, uniforme, c’est très beau. Nous, on le dit dès le devis. Pas après.

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Comparatif bois exotiques pour terrasse : lames d’ipé, cumaru et teck en lumière naturelle

Ce que vous attendez vraiment d’une terrasse

Trois choses, en vrai. Qu’elle tienne, qu’elle soit agréable pieds nus, et qu’elle ne devienne pas pénible à entretenir. Le reste… le reste, c’est du discours. Nous regardons donc la densité, la stabilité (mouvements), l’échauffement au soleil, la réaction au chlore/sel autour d’une piscine, et la disponibilité réelle (traçabilité, délais). Avec une contrainte locale : Bordeaux & alentours, climat doux, humidité régulière, zones ombragées qui gardent l’eau, parfois embruns côté Bassin. Ça change tout. Un détail : oui, le caniveau un peu bas. On en reparle.

Ipé : stable, dense, “calme”

L’ipé, on le pose quand il faut de la tenue. Dense, serré, presque “calme” une fois en place. Le veinage est fin, le brun au départ est chic sans exagérer. Sur un chantier près de Talence, on a vu l’eau perler deux heures après l’orage ; la terrasse était déjà utilisable pour le café (froid… oui). Autour d’une piscine, surtout au sel, il réagit bien si on rince après les gros barbotages. Deux semaines d’août sans rinçage ? Un petit voile. On rince, ça repart. Rien de dramatique.

Le revers ? Le prix pique, et ça chauffe en plein soleil. À 15 h en juillet, pieds nus, on le sent. On vous le dit avant. Pour la teinte : un saturateur bien appliqué à la bonne saison si vous refusez le gris, sinon laissez faire. Il grise. Et il grise vite la première année. Ce n’est pas un défaut. C’est la vie dehors.

Côté structure, on reste classiques : lambourdage sérieux, ventilation sous-face (4–5 cm réels, pas “à peu près”), visserie inox A4 près de l’eau, entraxe adapté à la largeur de lame. Bien fait, l’ipé bouge peu. Et c’est exactement ce qu’on lui demande.

Cumaru - chaleureux, un peu plus “vivant”

Le cumaru a du caractère. Brun doré au départ, un grain plus marqué, plus “chaud” au regard. Il travaille un peu la première année : c’est normal. Sur un chantier à Pessac, l’hiver a tiré deux lames d’1–2 mm ; au printemps, avec le sec, c’est revenu. D’où l’importance de la structure : entraxe serré, ventilation vraie (pas étouffée contre un mur), et fixations inox au bon endroit. On tient la ligne, et le cumaru se pose. Il bouge un peu… puis il se pose.

Pourquoi on le choisit ? Quand on veut le rendu chaleureux d’un exotique sans aller au prix de l’ipé. Et parce qu’une terrasse, ça se lit à deux mètres : le cumaru garde un relief sympa même après grisaillement. Autour d’une piscine ? Possible. Mais on serre la mécanique : vis A4, entraxe court, rinçage régulier. Il n’y a pas de miracle, juste des bons gestes.

Teck - superbe… quand c’est le vrai teck

Le teck fait rêver. Toucher presque “savon”, miel au départ, très stable en milieu humide. Mais… du vrai teck, il y en a peu et il faut le prouver. On vérifie les papiers (FSC, origine), les délais, les lots. Le reste ? Des appellations approximatives. Allez comprendre… Sur Bordeaux comme sur le Bassin, le teck grise aussi. Plus doucement, d’accord, mais il grise. Et si vous voulez rester miel, il faudra entretenir.

Quand on valide du teck ? Quand la filière est nette et que le budget suit. Sinon, un ipé bien posé fera mieux qu’un pseudo-teck mal sourcé. Clairement. Notre boulot, c’est d’être honnêtes là-dessus.

Autour d’une piscine (chlore, sel)

Au bord de l’eau, on se méfie des belles promesses. Ipé reste le favori si on rince un peu et qu’on laisse respirer dessous. Cumaru fonctionne aussi si la structure est stricte (entraxe court, A4, ventilation). Teck ? Oui si vrai teck et budget OK. Et on ne le dira jamais assez : l’eau qui revient dans l’angle, la goutte qui stagne contre le mur nord, c’est là que ça se joue. Un caniveau 5 mm trop bas, et l’hiver s’en souvient. Ces détails, petits en apparence, finissent par tout décider.

Comment entretenir ?

Rincer après les grosses éclaboussures (sel/chlore). Balayer ce qui s’entasse contre le mur ombragé. Saturateur si vous refusez le gris ; sinon, laissez vivre. Le nettoyeur haute pression ? Doucement. Loin. On a vu des fibres relevées en dix minutes. Inutile. Un savon doux, une brosse, un bon jet. Ça suffit souvent. Et ça marche.

Cas Bordeaux Métropole (Mérignac, Pessac, Talence, Bassin)

Ici, le climat est doux. L’humidité revient. Les zones ombragées gardent la rosée, surtout côté murs. À Mérignac ou Talence, ce qui compte, c’est la ventilation sous la terrasse et la gestion des eaux (pente, goutte, caniveau). Sur le Bassin, l’air salin n’est jamais loin. On rince un peu plus. Rien d’insurmontable. On s’adapte.
Besoin d’un retour sur une configuration proche de chez vous ? Jetez un œil à nos pages locales : terrasse bois à Mérignac, terrasse bois Pessac, terrasse bois Talence — on y montre des cas concrets. Et pour une vue globale sur le choix des matériaux (exotiques, locaux, composites), passez par le guide pour choisir sa terrasse en bois.

Alternatives responsables (quand l’exotique n’est pas le bon choix)

Parfois, l’exotique n’est pas nécessaire. Ou pas raisonnable (délais, budget, traçabilité). On propose alors des solutions locales : robinier (acacia) bien trié (naturellement durable), frêne thermo (stabilité correcte si pose sérieuse), pin maritime classe 4 de nos forêts quand la contrainte budget prime. Ce n’est pas “moins bien” par principe. C’est adapté. Et assumé. L’important, c’est d’expliquer. Et de poser propre.

En résumé - conclusion

CritèreIpé (favori tenue)Cumaru (chaleur maîtrisée)Teck (si vrai teck)
Densité/tenueTrès élevée, bouge peu si structure OKÉlevée, bouge un peu la 1ère annéeÉlevée + très stable en humide
Rendu au départBrun chic, veinage finBrun doré, grain plus marquéMiel, toucher “savon”
VieillissementGrise vite puis uniformeGrise, garde du reliefGrise plus doucement
Autour piscineTrès bon si rinçageBon si structure stricte + A4Très bon (si vrai teck)
Confort pieds nus étéPeut chaufferChauffe aussiPlutôt confortable
Budget & dispoHaut, dispo sujette à délaisMoins haut, dispo plus soupleTrès haut, filière à vérifier
Entretien “anti-karcher”Rinçage + saturateur si brunIdemIdem

FAQ

Portrait de Vincent D.
L’auteur

Vincent D.

Artisan poseur de terrasses bois & conseiller en aménagement extérieur

Passionné par le travail du bois et l’aménagement paysager, Vincent conçoit et installe des terrasses durables dans toute la région bordelaise. Son objectif : créer des espaces extérieurs chaleureux, résistants aux intempéries et parfaitement intégrés à leur environnement.